Le monde chrétien. La bible ne parle pas du chat. Dans l’Occident chrétien le chien est la création de Dieu, le chat est associé au Diable. Il est dit que lorsque Adam et Eve ainsi que leurs enfants ont été chassés du Paradis un chat les suivit et fut le seul à se souvenir du chemin du retour à l’Eden. Il emmena un des petits garçons du couple originel aux portes du Paradis. Depuis ce jour, parmi nous il reste un enfant et un chat qui connaissent le chemin du jardin d’Eden. Depuis le jardin d’Eden, le chat suit l’homme, s’adapte aux civilisations mais il se laisse apprivoiser lorsqu’il le veut.
L’Église médiévale assimilait le chat à la déesse de la Maternité et aux cultes païens.
Au Moyen Age, à plusieurs reprises l’anathème fut jeté sur le chat. Pourtant, sur de nombreuses sculptures d’églises et documents écrits on peut constater la présence du chat. En Irlande, vers 700 le chat apparaît sur les enluminures. En 800 de nombreux chats illustrent l’œuvre d’artistes d’un monastère. Dans les monastères sont autorisés comme fourrures, les peaux d’agneaux, de lapins, de chats. D’abord sauvages à partir du XVième, il s’agit probablement des chartreux. Dans plusieurs textes, il est fait référence à des chats domestiques.
Les moines utilisèrent les chats pour protéger les bibliothèques. Les pères mekhitaristes du monastère arménien de San Lazzaro firent de même.
Le chat n’accompagne aucun saint dans l’iconographie pourtant le pape Grégoire 1er, qui fut canonisé, admettait dans son inimité seulement son chat.
Le monde musulman. Le monde musulman fait naître le chat sur l’arche de Noé. L’arche étant infesté de rats Noé gratta le museau du lion qui éternua et fit naître un couple de chats. D’où peut-être l’expression avoir un chat dans la gorge. Le chat serait donc né de l’éternuement d’un lion. Cette légende court dans le monde musulman en particulier en Turquie. Le chat n’aime pas la pluie, cela viendrait de Noé qui pour punir le chat d’avoir fait ses griffes sur le pont l’aurait relégué sur le tillac, pont supérieur, de l’Arche.
Le prophète Mahomet fondateur de l’Islam préféra abandonner un morceau de son vêtement plutôt que de réveiller sa chatte Muezza qui dormait dessus. Elle le remercia par une révérence. Mahomet accorda à tous les chats le don de toujours retomber sur leurs pattes en cas de chute. On prétend que Mahomet était tellement féru de sa chatte Muezza, qu’il la prenait dans ses bras quand il prêchait à la Mecque. En hommage à l’amour que le prophète portait aux chats, ces animaux sont libres d’entrer à leur guise dans les mosquées et sont respectés par les musulmans. D’ailleurs, la loi islamique interdit toujours de les tuer.
La tradition orientale associe souvent les chats au Paradis. Dans l’Islam le chat est assuré d’y trouver sa place.
Selon la légende, le chat serait le seul animal de la création à ne pas avoir pleuré la mort de Bouddha. Cela lui a réussit car en Inde le chat a été domestiqué pour la première fois 10 000 ans avant l’ère chrétienne.
Le chat et les blasons Le chat sur un blason vient des Romains Le chat représentait le génie protecteur pour les légionnaires qui en portaient sur leurs enseignes. Plusieurs légions romaines décoraient leurs étendards tantôt d'un chat rouge tantôt d'un animal à robe crème et à queue cerclée d'anneaux.
Pour les tribus des Alains, Suèves, Vandales le chat représentait le symbole de la liberté et de l'indépendance. Les Vandales et les Wisigoths qui envahirent la Gaule et l'Espagne au V ème siècle portaient l'enseigne du chat noir à la bataille.
Le chat sur les armoiries représenta le goût de l'indépendance et de la liberté (que le chat incarne) ; pour Gundaricus roi de Bourgogne, pour Clotilde épouse de Clovis et aussi pour une centaine de blasons dans toute l'Europe. L'écu de sainte Clotilde une princesse bourguignonne qui devint reine des Francs était un chat noir tuant un rat emmanché d'or.
Les rois des Burgondes avaient aussi pour emblème un chat sauvage.
Bubastis et le Culte du Chat Bien que le culte du chat soit déjà un mouvement religieux important à l'avènement du Nouvel Empire, il pris de l'ampleur quand Sheshonq Ier développa la ville de Bubastis (arabe : Tell Basta), chef-lieu de la déesse Bastet, située à l'est du Delta du Nil. Bastet devint très populaire et importante au sein de la population, représentant alors la fertilité, la maternité, la protection et l'aspect bénévole (dans le sens étymologique, de bon vouloir) du soleil - de même que Sekhmet, elle était appelée l'Œil de Rê. Réunissant des milliers de croyants et autant de pèlerins, le culte du chat était responsable de l'arrivée annuelle d'une population immense dans les rues de Bubastis. Bubastis devint un autre nom de Bastet.
Près du centre de la cité, on pouvait voir le Temple de Bastet. Ce temple était rabaissé par rapport au reste de la cité, pour éviter l'érosion de l'eau, mais a été surélevé par la suite pour éviter les inondations. Hérodote, qui visita Bubastis en -450, disait de ce temple que, s'il n'était pas aussi grand ou n'avait pas coûté autant que ceux des cités alentours, nul n'offrait plus de plaisir aux yeux. Hérodote décrit en détail le Temple. Un canal, qui entoure le Temple, donne à ce dernier une allure d'île déserte. Dans la cour se trouvait une allée d'arbres, menant vers l'entrée intérieure, qui exposait une statue massive de Bastet, ainsi qu'un nombre important de chats sacrés dont les prêtres s'occupaient grâce aux dons des pèlerins. Ces chats, très respectés, n'en restaient pas moins extrêmement nombreux, et un sacrifice périodique était organisé. Les chats sacrifiés, souvent des chatons, étaient ensuite bénis et momifiés, puis vendus comme reliques sacrées. Bubastis devint un centre de commerce, que ce soit dans la vente du bronze, des sculptures ou des amulettes à l'effigie du chat. Hérodote écrivit que le festival annuel en l'honneur de Bastet qui se tenait dans la cité était l'un des plus populaires, faisant se déplacer des croyants de toute l'Égypte.
Le mercantilisme et l'influence de Bubastis inspirèrent les auteurs de la mythologie judéo-chrétienne. Aux VIe siècle av. J.-C., Ezéchiel écrivait : « Les jeunes hommes d'Aven et de Pibeseth [Bubastis] tomberont par l'épée, et ces cités seront captives » Ezekiel 30:17. Ezéchiel percevait par l'importance de Bubastis, à l'instar de la ville de Ninive, un paganisme et un péché qui vaudrait aux deux villes une punition.
Vers -525, l'Égypte était le principal Empire que la Perse n'avait pas encore conquise. Cambyse II, fils de Cyrus II, se fixa donc l'objectif de changer cet état de fait. Avec son armée, il parcourut 56 km à dos de chameau à travers le désert jusqu'à l'avant-poste égyptien de Pelesium. Ils attaquèrent l'armée égyptienne, qui n'osa pas riposter à la vue des boucliers perses, sur lesquels on pouvait voir un chat de bronze. Cependant, la cité fut défendue plus efficacement grâce aux renforts de l'armée égyptienne, qui mit en déroute les combattants perses.